jeudi, septembre 24

Protéger sa colonne vertébrale ...

Tout le monde ou presque connaît des problèmes de dos à un moment ou un autre de sa vie, même les sportifs. Dans la grande majorité des cas, il est possible de venir à bout des douleurs simplement en musclant son dos de façon ciblée. Le recours à l’opération est très rare.


Parfois, il suffit d’un seul mouvement, si petit soit-il. On ramasse un papier, on pose un sac sur le siège arrière de sa voiture, on enfile sa ceinture dans les passants de son pantalon... Et le mal est fait. Une douleur lancinante nous foudroie dans le dos et le moindre mouvement devient une véritable torture.

«La fréquence des problèmes de dos n’a pas baissé, et encore moins dans les sociétés occidentales», déclare Ulrich Kraus*, médecin spécialiste de la colonne vertébrale. «Cela est dû au fait que nous bougeons de moins en moins et que l’espérance de vie s’allonge toujours plus.» Mais alors, que faire en cas de mal de dos fulgurant? Comment situer la douleur? Comment distinguer une douleur aigüe d’une douleur chronique? Comment traiter et surtout prévenir la douleur?

Une opération n’est presque jamais nécessaire

«Un lumbago disparaît généralement après quelques jours. Une hernie discale est, quant à elle, déjà plus tenace», explique Ulrich Kraus. Qu’il s’agisse d’un lumbago, d’une sciatique ou d’une hernie discale, les spécialistes préconisent avant tout du repos, de la patience et un traitement médicamenteux pour lutter contre la douleur. «Tant que la douleur reste localisée dans le dos, on ne peut qu’attendre et l’atténuer.»

Dans la grande majorité des cas, un traitement conventionnel suffit à venir à bout de la douleur. Il n’y a pas lieu de paniquer, même en cas de douleur aigüe: «Le recours à la chirurgie est quasi inexistant à court terme et très rarement nécessaire à long terme. On commence à s’inquiéter lorsque la personne ne peut plus uriner ou aller à la selle ou si l’on constate une paralysie au-dessous du genou. En l’absence de tels symptômes, il faut absolument s’en tenir à un traitement conventionnel basé sur des mouvements doux et une musculation ciblée du tronc et du dos. Une IRM est indiquée au plus tôt après huit semaines et uniquement si la douleur ne s’est pas nettement atténuée.»

Il arrive néanmoins que l’on doive recourir à l’opération dans certains cas extrêmes. Il faut alors attendre trois mois avant que le patient soit de nouveau en mesure de faire des efforts intenses et, chez les sportifs, qu’il puisse envisager de reprendre la compétition. Le taux de réussite des opérations est élevé selon Ulrich Kraus. Voici les chiffres: «40% des patients se rétablissent totalement après une opération, 40% sont très satisfaits, 10% sont satisfaits et 10% ne sont pas satisfaits. En outre, le risque de rechute après trois mois est le même chez les patients ayant subi une opération que chez ceux qui n’en ont pas subi.»

La musculature fait toute la différence

Comme nous l’avons dit, il est extrêmement rare qu’une intervention chirurgicale soit nécessaire, le taux de réussite d’un traitement conventionnel étant tout aussi élevé. En effet, les problèmes de dos, et notamment les hernies discales, sont presque toujours causés par une musculature du dos trop faible. «Nous voyons très rarement des personnes en bonne condition physique et très sportives», annonce clairement Ulrich Kraus. «En revanche, nous recevons souvent des personnes en surpoids, des fumeurs ou des personnes qui ne bougent pas assez.»

La colonne vertébrale est composée de 24 vertèbres articulés par 23 disques et de huit à dix vertèbres réunies dans le sacrum et le coccyx. Comme la colonne vertébrale soutient pratiquement tout le poids du corps, elle est légèrement plus épaisse à son extrémité inférieure et présente plusieurs courbures (double S) afin de jouer un bon rôle d’amortisseur. Les disques servent à espacer les vertèbres et à amortir, eux aussi. Ils se déshydratent avec l’âge et perdent ainsi de leur élasticité. Lorsqu’un disque est surchargé, il rentre dans le canal rachidien en compressant les nerfs, ce qui est à l’origine de la douleur. On parle alors d’une hernie discale.


Afin de ne pas en arriver là, on peut agir sur sa musculature et compenser ainsi largement toute éventuelle faiblesse discale (liée ou non à l’âge). La stabilité de la colonne vertébrale est assurée surtout par la musculature du dos dite autochtone, qui s’étend le long des deux côtés de la colonne vertébrale. «Il faut se représenter ces muscles comme un ballon de baudruche allongé», explique Ulrich Kraus. «Lorsqu’il n’y a pas d’air à l’intérieur, le ballon ne sert à rien, il est juste là. En revanche, lorsqu’il est rempli d’air, il est capable de protéger et de stabiliser la colonne vertébrale de façon à prévenir les douleurs. L’air à l’intérieur du ballon représente des muscles forts.»

C’est pourquoi il ne fait aucun doute que l’exercice physique joue un rôle important dans le traitement et la prévention des douleurs au dos. «En effet,» admet Ulrich Kraus, «du sang, de la sueur et des larmes sont un mal nécessaire pour y arriver. Il faut faire de l’exercice, bouger et arrêter de fumer durablement si l’on veut faire du bien à sa colonne vertébrale. Plus l’on vieillit, plus cela est vrai. La musculation, surtout, est très importante.»

Et en dehors de cela, Ulrich Kraus recommande de pratiquer des sports neutres tels que le cyclisme, la natation ou la marche. On peut aussi faire du jogging, même si cette discipline est un peu moins indiquée. Il faut notamment éviter les sports où se succèdent phases d’accélération et d’arrêts brusques et surtout ceux qui impliquent des mouvements de torsion tels que le football, le squash ou le badminton.»

Patience et motivation

Selon Ulrich Kraus, la motivation personnelle et la patience sont des antidouleurs tout aussi efficaces. «En cas de blocage léger, les chances de succès d’un traitement conventionnel et d’une opération sont les mêmes, à condition que le patient fasse preuve de volonté et de patience, même si ses progrès sont lents. D’expérience on sait que la motivation et la volonté font des miracles en ce qui concerne les problèmes de dos.»

Or, de nombreux sportifs ne brillent pas par leur patience. Ils veulent généralement reprendre l’exercice le plus vite possible. C’est également l’avis d’Ulrich Kraus: «Face à cela, notre rôle de médecin s’apparente à celui d’un psychologue et nous devons expliquer la situation au patient. Il faut que ce dernier comprenne que le temps joue un rôle majeur dans la guérison de ses problèmes discaux. Les sportifs doivent réaliser que tout ira bien à condition de s’armer de patience.»

Lorsque la douleur est passée, on peut reprendre sa pratique habituelle du sport. Il faut toutefois intégrer les exercices de musculation au programme d’activité physique et ne pas les mettre au placard lorsque l’on en a assez.

SOURCE : https://www.datasport.com



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