dimanche, février 3

Cancellara


C’est l’info inattendue du jour : Fabian Cancellara va faire l’impasse sur le Tour de France cette année.
C’est ce qu’il a assuré au quotidien suisse Blick dans une interview. La raison ? Pas de prologue, donc à son sens pas d’opportunité de porter le maillot jaune. Il préférera donc se concentrer sur d’autres objectifs, les classiques en tête, et ne sera pas là en juillet pour épauler Andy Schleck.


Fabian Cancellara fait partie du paysage du Tour de France. Il lui est arrivé de porter le maillot jaune lors de cinq éditions : 2004, sa première participation (2 jours), 2007 (7 jours), 2009 (6 jours), 2010 (6 jours), 2012 (7 jours). Ce qui fait de lui le coureur à avoir le plus souvent endossé la tunique parmi les non vainqueurs du Tour. Cette année, le départ se fait dans les montagnes de Corse, et sans prologue, et l’opportunité d’être leader de l’épreuve est donc limitée pour Spartacus. C’est presque insolent de sa part, mais en faisant cette impasse surprise, il dit à tout le monde : je ne viens que si je peux faire de la première semaine ma chose. Ainsi il va se rediriger vers d’autres objectifs. L’occasion aussi de se redonner un coup de boost après une saison 2012 délicate, qui l’a vu manquer les classiques pavées et perdre son statut de meilleur spécialiste mondial des chronos longs. À 31 ans, Fabian Cancellara a déjà presque tout gagné mais sa nette supériorité, observée depuis plusieurs années, s’est effritée l’an dernier : il doit regagner ses lettres de noblesse et ce n’est, il est vrai, pas ce Tour de France assez atypique qui va le lui permettre.

Deux challenges se présentent donc à Fabian Cancellara en 2013. Le premier : remettre la main sur les classiques. Cela fait presque dix ans que Tom Boonen et le Suisse se rendent coup pour coup, s’expulsant tour à tour d’un trône instable. Le Belge est remonté sur celui-ci le printemps dernier pendant que son adversaire était à l’infirmerie. Le but est de renverser la vapeur. Ce qui laisse présager des joutes passionnantes. Rien que pour ça, on pardonne à Cancellara de ne pas se concentrer sur juillet : il est bien plus grisant de le voir à 100 % en mars et avril, que de le regarder défendre sans trop de panache un maillot jaune acquis sur quelques kilomètres le premier jour du Tour. Un petit jeu dont il s’est fait la spécialité et auquel il va quand même s’adonner en 2013, sur le Giro. C’est le seul grand tour dont il ne s’est jamais paré du maillot de leader. Ses parents sont immigrés italiens, son père rêve qu’il porte le rose un jour. Et si le Tour d’Italie ne démarre pas par un prologue, la deuxième étape est un chrono par équipes que Radio Shack peut envisager de gagner. Et, au pire, le chrono de 55 km, au huitième jour, n’est précédé d’aucune arrivée au sommet…
À retenir aussi : Fabian Cancellara a récemment déclaré qu’il n’avait plus envie de bosser à fond les contre-la-montres longue distance. Pas dit, donc, qu’il fasse de la reconquête du titre mondial de l’exercice un objectif. Ainsi sa saison risque d’être celle d’une révolution personnelle : de mars à mai, il sera bien occupé, mais que fera-t-il d’août à octobre ? Certaines classiques estivales manquent à son palmarès, comme Saint-Sébastien, Plouay, Hambourg, Montréal ou Québec. Et surtout la Lombardie, Paris-Tours… S’il se met en tête de disputer toutes ces courses, le coureur de Radio Shack rappellera à notre bon souvenir la grande époque de la Coupe du monde. Le Cancellara 2013 risque d’être intéressant à suivre.
source: velochrono.fr

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